L’on retrouve souvent dans les salles de yoga des objets spirituels qui ont forte symbolique dans le bouddhisme.
Les objets spirituels : le mâlâ
Un chapelet sacré à de multiples égards
Parmi les objets spirituels du bouddhisme, l’on retrouve le mâlâ. Le mot « mâlâ » provient du sanskrit « guirlande ». Le mâlâ est un chapelet tibétain qui se porte soit en collier soit en bracelet à plusieurs tours.
Aujourd’hui majoritairement en pierres semi-précieuses, un mâlâ est fait traditionnellement de perles de bois, de graines ou d’os d’animaux, ce qui n’est pas anodin. L’utilisation d’os (parfois même taillés en forme de têtes de mort) symbolise l’impermanence de l’existence. L’utilisation de bois, souvent du bois de santal, favorise l’ancrage dans la Terre. L’utilisation de graines a une connotation particulièrement spirituelle : celles majoritairement utilisées sont les graines de Rudraksha, qui, associées à Shiva, auraient un pouvoir particulier notamment de guérison ; certains ont même été réalisés à partir de graines de Bodhi, issues de l’arbre sous lequel le Bouddha a atteint l’Éveil (voir cet article).
Ces perles sont traditionnellement au nombre de 108 qui est un nombre sacré du bouddhisme mais aussi de l’hindouisme et du jaïnisme. Il symbolise le nombre d’épreuves que le Bouddha a traversé pour atteindre l’Éveil, le nombre de noms du Bouddha, mais également le Tout, l’Univers : le 1 représente l’unité, le 0 la vacuité, le 8 l’infini.
Parmi ces perles, il y en a généralement une plus grosse que les autres ou simplement différente : le « gourou » ou « meru » (montagne mythique et sacrée symbolisant le mont de l’Univers : voir le paragraphe sur « la bannière » dans cet article). Cette perle sert de point de repère pendant la méditation.
Un support de méditation
En effet, historiquement le mâlâ sert de support de prière aux moines : en faisant glisser une par une les perles du mâlâ, les moines peuvent réciter 108 fois leur mantra sans perdre le fil, au rythme d’un mantra, une perle. Le mâlâ est d’ailleurs aussi appelé Japa mâlâ (japa signifiant marmonner, murmurer).
Mais les mâlâ ne sont pas réservés aux moines. Ils servent de manière générale à un support de méditation, aidant le pratiquant à rester concentré sur son mantra, sa prière, son intention, voire juste sa respiration. Parfois, pour célébrer le printemps, les professeurs de yoga comptent grâce à leur mâlâ les 108 salutations au soleil de leurs élèves.
Aujourd’hui, ils peuvent être simplement portés ou bien utilisés en décoration pour les bénéfices des pierres utilisées. Si vous souhaitez faire l’acquisition d’un mâlâ, le principe est simple : fiez-vous à votre intuition, celui qui vous attire est réalisé à partir de pierres dont vous avez besoin, ici et maintenant, des effets.
Les objets spirituels : le bol tibétain
Les origines : un bol à aumône
Si il y a bien des objets spirituels que l’on retrouve constamment dans les studios de yoga, ce sont les bols tibétains. Les origines du bol tibétain remontent à plus de 4000 ans avant notre ère. Traditionnellement, les bols tibétains servaient de récipients : à la nourriture, à l’eau, aux objets, à la fabrication de remèdes.
Par la suite, ils sont utilisés par les moines bouddhistes, et ce, encore aujourd’hui, pour recueillir l’aumône, souvent sous forme de nourriture. Le bol aurait en effet une origine sacrée. Selon la légende, lorsqu’il commença à méditer sous l’arbre de la Bodhi (voir cet article), Bouddha aurait reçu d’une jeune femme un bol rempli de riz et de lait, qui lui tint pendant ses 49 jours de méditation et qu’il jeta ensuite dans une rivière, comme symbole de renoncement aux biens et à l’attachement.
Par ailleurs, les bols à aumônes sont fabriqués à partir de 8 pièces d’acier, symbolisant le chemin du Bouddha (voir le paragraphe sur Dharma Chakra dans cet article).
Les mystères du bol chantant
Des bruits courent que des millénaires avec J-C, les chamans, puis les moines bouddhistes, employaient les bols pour leur son au cours de cérémonies spirituelles. Cependant, l’on n’a pas de traces écrites de l’utilisation du bol tibétain pour ses qualités chantantes avant les années 1960, après la fuite du Dalaï-Lama et des moines tibétains en Inde. Certains l’expliquent par le fait que la méthode de fabrication des bols et leur pouvoir n’étaient connus que des initiés.
Les bols chantants sont conçus avec des alliages de 3 à 7 métaux. La taille du bol et le pourcentage des métaux ont un effet sur les qualités sonores et donc sur les propriétés du bol. Tout est minutieusement calculé selon une combinaison alchimique qui associe les métaux aux chakras et aux astres (les sources diffèrent, voici ce qui revient le plus souvent) :
- l’or est associé au Soleil et au chakra du plexus solaire
- l’argent est associé à la Lune et au chakra sacré
- le mercure est associé à Mercure et au chakra de la gorge
- le cuivre est associé à Vénus et au chakra du coeur
- le fer est associé à Mars et au chakra racine
- l’étain est associé à Jupiter et au chakra couronne
- le plomb est associé à Saturne et au chakra du Troisième oeil
Le bol tibétain est spirituellement très puissant : il fait résonner le son de l’Univers.
L’utilisation du bol chantant aujourd’hui
Traditionnellement, du moins selon la légende, le bol chantant était utilisé pour annoncer l’arrivée des moines et lors de cérémonies. Il était également utilisé pour la méditation.
Aujourd’hui, on l’utilise pour son effet relaxant mais aussi pour ses propriétés curatives, les bols tibétains favorisant l’ouverture, le nettoyage et l’équilibre des chakras.
Comme pour le mâlâ, écoutez votre intuition et choisissez le bol dont le son résonne en vous : c’est probablement le chakra associé à ce son qui est bloqué en vous.
Les objets spirituels : les drapeaux de prière tibétains
Surtout connus pour leur présence sur l’Himalaya, ces drapeaux de prière trouvent leur origine dans la religion « chamanique » Bön, qui précède le bouddhisme au Tibet.
Le principe était de peindre sur des petits bouts de tissus colorés (dans l’ordre : bleu, blanc, rouge, vert, jaune) des images ou des paroles sacrées représentant des prières et d’accrocher ces drapeaux dans un lieu en proie au vent, afin que celui-ci emporte les prières et les transmette aux dieux. Il s’agissait généralement d’apaiser les dieux (donc les phénomènes naturels) et de s’attirer leur bénédiction.
Avec l’avènement du bouddhisme, la tradition est restée, seuls les symboles bien sûr changent, ainsi que leur fabrication : à partir du XVe siècle, avec l’invention de l’imprimerie, on reproduit désormais les textes à partir de tampons en bois.
Sur les drapeaux bouddhistes, on retrouve des mantras et des symboles tels que les symboles auspicieux (voir cet article), les quatre créatures surnaturelles (le dragon symbolisant la puissance, le Garuda symbolisant la sagesse, le lion des neiges symbolisant la joie sans peur et le tigre symbolisant la confiance), ou encore le cheval du vent, le « Lung-ta », qui porte sur son dos les trois joyaux (la paix, la prospérité, l’harmonie) et les propage partout où le vent le porte. Les drapeaux de prières tibétains sont d’ailleurs aussi appelés les chevaux du vent.
Traditionnellement, les drapeaux de prière sont placés bien en hauteur, lors d’une matinée ensoleillée, et sont remplacés chaque année à l’occasion du nouvel an Tibétain.
Les objets spirituels : représentations des Stupas
L’on retrouve enfin, parmi les objets spirituels présents dans les studios de yoga, des représentations des Stupas.
Les Stupas sont des monuments traditionnels bouddhistes. Certains abritent des reliques du Bouddha, d’autres des objets ayant appartenu au Bouddha, d’autres encore des textes sacrés.
Selon la légende, ils ont été édifiés à la demande du Bouddha, mais l’on retrouve en réalité des Stupas à l’époque Bön. À l’origine, ils consistaient en des empilements de pierre (voir le paragraphe sur les cairn dans cet article). Ils se sont rapidement développer pour ressembler à une sorte de dôme, sous le règne d’Ashoka, au IIIe siècle avant notre ère, lequel souhaitait expier les morts et les souffrances qu’il avait causé par le passé.
L’architecture est symbolique : la base, carrée, symbolise la discipline ; le dôme représente le Nirvana ; le parasol au sommet rappelle les origines princières du Bouddha.
2 réponses pour “Les symboles spirituels (partie 5 : les objets)”