Le yoga est une pratique spirituelle qui emprunte beaucoup au bouddhisme et à l’hindouisme notamment et reprend ainsi nombre de leurs symboles. Retrouvez ici la signification des principaux symboles bouddhistes et hindouistes.
Les symboles bouddhistes et hindouistes : le Om
Le Om est sûrement le symbole le plus connu. C’est le plus sacré des mantras dans l’hindouisme. Il représente le son originel : c’est à partir de ce son que tout dans l’Univers s’est créé. Dans la religion hindoue, ce seraient les rêves du dieu créateur Brahma qui auraient déclenché cette vibration et seraient donc à l’origine de l’Univers.
Différentes interprétations
Le Om s’écrit véritablement Aum en sanskrit et il se prononce en trois temps. Chaque lettre a une signification, laquelle varie selon les interprétations. Pour certains, elles symbolisent les trois étapes de la vie, la naissance, la vie et la mort et la renaissance, et seraient donc associées à la trinité hindoue : Brahma, le dieu Créateur, Vishnou, qui représente l’ordre, et Shiva, le symbole du cycle de l’Univers donc à la fois la destruction et la reconstruction.
D’autres interprétations associent chacune des lettres aux trois états de conscience (l’état de veille, le rêve, l’inconscient), aux temps (passé, présent, futur), aux trois royaumes (Terre, Ciel, Enfers). En réalité, cette complexité de la symbolique du Om montre que le Om est le tout, la totalité, l’unité de l’Univers.
Symbolisme au yoga
Le Om contient donc la vie, l’Univers, et continuerait de vibrer en chaque être : tout est vibration. Le chanter honore la vie et nous connecte à l’énergie originelle : cela vise à l’union de l’Amman (le soi) et du Brahman (l’Univers). Au yoga, on le chante souvent en début et/ou en fin de séance afin d’éveiller cette conscience universelle en nous.
Les symboles bouddhistes et hindouistes : le mandala tibétain
Différents types de mandalas
Parmi les symboles bouddhistes et hindouistes, les mandalas sont particulièrement riches. Ceux que l’on a l’habitude de voir ressemblent à une fleur et évoquent ainsi la symbolique du lotus (voir le paragraphe sur le lotus dans l’article sur les symboles auspicieux).
D’autres, sous forme de fleurs également, représentent chacun des 7 chakras (ils sont différenciés à leur nombre de pétales et à leur couleur).
Représentation du mandala tibétain
Le mandala tibétain diffère de ces représentations et est l’un des symboles bouddhistes et hindouistes les plus sacrés.
Dans un mandala tibétain, il y a souvent un carré au centre, symbole de la source de l’énergie vitale, où sont représentées des divinités : c’est la demeure des dieux. La forme circulaire autour symbolise le mouvement perpétuel de la vie, et ce qu’il y a à l’extérieur du cercle l’univers. Le tout symbolise la totalité, l’unité, l’harmonie cosmique.
Un outil de méditation
Un mandala est un support de méditation. Il permet à la personne qui le fixe de reconnaître sa place dans l’Univers et il reflète son chemin spirituel.
Il n’y a pas de méthode exacte : vous pouvez simplement contempler le mandala, laisser aller les yeux comme ils l’entendent, se poser sur ce qui les attirent sans chercher à comprendre la signification des symboles, et se fermer lorsqu’ils sont fatigués pour vous imprégner du mandala.
Chaque expérience est unique. L’important est d’accueillir toutes les sensations et émotions qui vous viennent.
Un rite sacré
Dans les monastères bouddhistes, la confection d’un mandala est un rituel sacré. Il n’a lieu qu’en de spéciales occasions. Selon la tradition, 4 moines réalisent le mandala (chacun s’occupant d’un quart) à l’aide de sable coloré déposé sur le sol grâce à chak-pur (un outil en forme d’entonnoir qui permet une grande précision), pendant que les autres moines méditent et prient pour bénir le mandala. La confection d’un mandala demande plusieurs jours de travail.
Une fois terminé, le mandala est détruit. Les moines rassemblent minutieusement, avec respect et dans un profond silence, le sable à l’aide de pinceaux et le dispersent dans une rivière. Le rituel de destruction symbolise l’esprit d’impermanence : l’acceptation que tout est éphémère et que le souffrance réside dans l’attachement. La réalisation et la destruction d’un mandala montre que l’important n’est pas le résultat mais l’action, le chemin.
La seule loi de l’univers qui ne soit pas soumise au changement est que tout change, tout est impermanent
Les symboles bouddhistes et hindouistes : les yeux de Bouddha
Un autre des symboles bouddhistes les plus sacrés, les yeux de Bouddha sont généralement représentés sur les quatre côtés des sanctuaires bouddhistes (les Stupas : voir l’article sur les objets symboliques). Ils représentent l’omniprésence et l’omniscience de Bouddha.
Le regard est neutre, sans jugement, sans émotion : cela symbolise la pleine conscience. Ils appellent à voir le monde avec Sagesse, à voir au-delà du matériel et des désirs, pour atteindre la Vérité.
La ligne entre les yeux, à la place du nez, est le chiffre 1 en sanskrit : il symbolise l’unité. Le point entre les yeux représente le 3e oeil, l’éveil spirituel.
Les symboles bouddhistes et hindouistes : la feuille de Bodhi
L’arbre de la Bodhi
La feuille de Bodhi est issue d’un arbre sacré sous lequel Bouddha a atteint l’illumination. La feuille est devenu le symbole de l’Éveil (Bodhi signifie littéralement Éveil), et compte parmi les symboles bouddhistes les plus importants.
C’est à Bodhgaya, sous un figuier des pagodes que l’on appelle arbre de la Bodhi, que Bouddha atteint l’Illumination, après 49 jours de méditation, vers 500 ans avant notre ère. C’est à partir de ce jour que Siddhartha Gautama devint Bouddha, « l’Éveillé » en sanskrit.
Selon la légende, l’arbre a été détruit à plusieurs reprises et a toujours repoussé en une nuit. Jusqu’au XIXe siècle où l’arbre tomba. C’est donc aujourd’hui un « descendant » (qui date de 1881) que l’on vénère à Bodhgaya. Selon certaines sources, l’arbre serait issu d’une branche de l’arbre originel. Selon d’autres, il vient d’un arbre Sri Lankais.
Combien d’arbres sacrés aujourd’hui ?
En effet, au IIIe siècle avant J-C, la fille de l’empereur indien Ashoka fit planter une bouture issue de l’arbre originel, dans l’actuel Sri Lanka, à Anuradhapura. C’est à partir de cet arbre qu’aurait été replanté l’arbre de Bodhi en 1881. Jaya Sri Maha Bodhi serait l’arbre le plus vieux du monde et le plus sacré du bouddhisme.
Cependant, il existerait un arbre encore plus vieux : Ananda Bodhi à Sravasti (Nord de l’Inde). Selon la légende, Bouddha aurait accepté la plantation d’une graine de l’arbre de la Bodhi devant le monastère Jetavana (où il résida très longtemps), afin de permettre les offrandes des pèlerins en son absence, et aurait fait pousser l’arbre en une nuit de méditation.
Il existe d’autres arbres sacrés, notamment au Sri Lanka où plusieurs arbres ont été plantés à partir du Jaya Sri Maha Bodhi, mais également en Thaïlande, en Chine, au Japon, à Hawaï et même aux États-Unis.
Les symboles bouddhistes et hindouistes : l’Unalome
L’unalome est l’un des symboles bouddhistes les plus répandus aujourd’hui sans que sa signification ne soit bien connue. Il symbolise le chemin sinueux vers l’illumination.
Il existe différentes formes mais l’unalome consiste toujours en une ligne qui part du bas et s’élève. La base de la ligne est tortueuse, avec des boucles et des demis-tours, ce qui symbolise les difficultés de la vie ; puis la spirale se déroule lentement, la ligne monte en zigzag, ce qui représente le début de la conscience ; enfin la ligne est droite et se termine par un point : c’est l’Éveil, la fin de la souffrance, la sortie de l’ignorance.
La symbolique de l’unalome est semblable à celle de la fleur de lotus (voir le paragraphe sur le lotus dans cet article), parfois même l’unalome est représenté avec un lotus au sommet. Notamment dans les tatouages où ce symbole est de plus en plus utilisé. Attention cependant à bien positionner le unalome : souvent la ligne droite et le point sont dirigés vers le bas, ce qui est l’opposé de la signification de l’unalome. L’orientation de la spirale a également son importance : une spirale vers la gauche symbolise l’énergie féminine, vers la droite l’énergie masculine.
Les symboles bouddhistes et hindouistes : Sri yantra
Un outil de méditation
Dans l’hindouisme, les yantras sont des représentations géométriques servant de support de méditation (comme le mandala dans le bouddhisme). Ils sont le symbole de la Vérité : méditer sur un yantra permettrait en effet d’atteindre l’éveil spirituel et de percevoir les secrets de l’Univers.
Il existerait 960 yantras. Le plus sacré est le Sri Yantra. Il contiendrait tous les autres yantras et représente l’Univers, son harmonie et sa création.
Signification des différents éléments du sri yantra
Il se compose de neuf triangles, quatre orientés vers le haut représentant l’énergie masculine, ou Shiva, cinq orientés vers le bas représentant l’énergie féminine, Shakti. Ensemble, ils représentent l’union des contraires à l’origine de la vie (comme le yin et le yang : voir le paragraphe sur le yin et le yang dans cet article).
Ils sont entourés de deux cercles de pétales de lotus qui symbolisent l’énergie créatrice, puis de trois cercles qui représentent les trois temps (passé, présent, futur) et la continuité, le rythme cosmique sans fin. Le tout est encadré par un carré ressemblant à un temple et représentant la Terre, et scellé autour d’un point au centre, « bindu » en sanskrit, qui symbolise la source de l’énergie cosmique (telle le Om).
Mais chaque pétale de lotus et chaque triangle formé par l’imbrication des triangles masculins et féminins ont en plus une signification spécifique. Ils représentent un aspect de l’être humain : des plus triviaux (le corps, ses fonctions, les aspirations) aux plus spirituels (l’esprit conscient, la connaissance, la victoire contre les maux).
Méditer sur le Sri Yantra permettrait de transcender ces aspects de l’existence et de se connecter à son origine la plus primordiale.
5 réponses pour “Les symboles spirituels (partie 1 : les symboles bouddhistes et hindouistes)”