Vous le savez, le yoga respecte et honore les cycles de la Nature. Alors, naturellement, il s’adapte aux cycles hormonaux et menstruels. Voici quelques conseils pour pratiquer pendant la période des règles afin de respecter et d’accueillir ce moment, de soulager les maux et de recentrer le mental.

1. Respecter l’énergie descendante de la période des règles

Pendant les règles, l’énergie est descendante puisque, je ne vous apprends rien, le sang coule (au yoga, on appelle cette énergie descendante « apana »).

Or la pratique du Hatha yoga a pour but premier de faire remonter l’énergie vers la tête (en savoir plus). C’est dans ce but que l’on active mula bandha par exemple, pour bloquer l’énergie au niveau du périnée, ou encore que l’on pratique la respiration ujjayi, pour bloquer l’énergie au niveau de la gorge, ou bien que l’on pratique autant de postures d’inversion, pour précisément inverser l’écoulement de l’énergie et la ramener vers le centre de la tête.

Si l’on pratique comme d’habitude pendant les règles, on bloque l’écoulement du sang, et vous vous en doutez, ce n’est pas très bon ! Et en plus ça peut rallonger la période des règles.

Alors on évite précisément les postures d’inversion (les équilibres sur la tête, les avant-bras, les mains, la chandelle, la chandelle restaurative, le demi-pont, le pont, même le chien tête en bas ! etc), et on oublie mula bandha (en gros, on n’engage pas le périnée).

Au contraire pendant les règles on va chercher à accompagner ce mouvement descendant des fluides et de l’énergie. On favorise ainsi des postures d’ancrage (des postures allongées, des postures au sol ou des postures d’équilibre sur une jambe si on se le sent) pour symboliser cet écoulement du sang vers la Terre, se reconnecter à la Nature et à son cycle, mais aussi pour recentrer le mental.

On peut également pratiquer des pranayamas qui accompagnent à nouveau cette énergie descendante, notamment la respiration du fil d’or (qui consiste à inspirer par le nez, et expirer par la bouche mais avec les lèvres très légèrement entrouvertes comme si on avait une paille entre les lèvres).

2. Pratiquer en douceur

À moins que vous ne pratiquiez seule, à la maison, et que vous sachiez adapter votre pratique par vous-mêmes, évitez peut-être le Hatha yoga précisément pour ne pas pratiquer à l’inverse de cette phase descendante de l’énergie, et évitez également l’Ashtanga et le Vinyasa, qui sont, selon moi, bien trop dynamiques pour cette période si particulière des règles.

Cette période en effet invite à ralentir, à prendre du temps pour soi, à l’introspection. Ce n’est pas facile quand on vit dans une société qui loue la productivité et la performance, qui a nié les instincts et les cycles naturels jusqu’au cycle du sommeil. Il est temps de réapprendre à s’écouter, écouter son corps, ses besoins, ses signaux, et à les respecter. Pendant les règles, le corps a besoin de repos. Alors on s’enlève toute pression, et on apporte à son corps ce dont il a besoin.

Privilégiez une pratique douce, lente, introspective, relaxante, tels que le yoga doux, le yin yoga, le yoga restauratif ou encore le yoga nidra.

3. Soulager et accueillir

La période des règles s’accompagne bien souvent malheureusement de douleurs physiques mais aussi de coups de mous.

Pour vous aider à mieux vivre cette période, vous pouvez pratiquer certaines postures qui soulagent les maux. Je vous conseille notamment les ouvertures de hanches qui vont faire de la place dans le bassin pour l’utérus et soulager les douleurs dans le bas ventre. À l’inverse évitez les postures de torsion qui créeront moins de place pour les organes et intensifieront la douleur. Et imaginez toujours respirez là où vous avez mal.

Vous pouvez également pratiquer des postures qui viennent étirer le muscle du psoas et soulager ainsi le bas du dos et retrouver de la souplesse dans les jambes. Vous pouvez pratiquer des fentes basses, la posture du dragon, la posture du pigeon, la posture du chameau, pourquoi pas le héros (ou plutôt un demi-héros pour pratiquer plus en douceur : allongé sur le dos, sur des supports, tendez une jambe et fléchissez l’autre en ramenant le talon vers la fesse ; si c’est trop intense, mettez un support sous le genou).

Et quand on se sent un peu à fleur de peau, rien de tel qu’une posture de l’enfant pour laisser le front couler dans le sol, et ainsi ancrer symboliquement le mental.

Je vous conseille enfin un mudra qui symbolise le féminin, à la fois l’organe reproducteur et l’énergie féminine, yoni mudra. Vous pouvez par exemple le pratiquer en papillon allongé, le placer sur le bas-ventre (vous pouvez joindre les pouces en-dessous du nombril, les index joints regardent vers le bas, les autres doigts sont tendus, les mains restent ouvertes dans cette option).

Parce que même si ce n’est pas une période facile que celle des règles, c’est l’occasion d’honorer son corps et son féminin sacré. Alors accueilliez les sensations et les émotions qui vont traversent, insufflez amour, bienveillance et respect à votre corps, et acceptez de ralentir.