Symboles zen : cairn

Parmi les symboles que l’on retrouve au yoga, certains sont associés à l’état d’esprit zen. Que signifient réellement ses symboles ?

Les symboles zen : Enso

Symboles zen : illustration de Enso
Enso

Un symbole du bouddhisme zen

Ce symbole zen est connu sous le nom de cercle zen ou Enso, qui signifie « cercle » en japonais.

Le zen est une branche japonaise du bouddhisme, influencée par le taoïsme. Zen signifie littéralement « méditation » en japonais et se réfère directement à la méditation d’éveil du Bouddha (pour en savoir plus, je vous invite à lire le paragraphe sur l’arbre de la Bodhi dans cet article). Ainsi, l’état d’esprit zen est typiquement celui du Bouddha lors de son éveil : la capacité à voir le monde tel qu’il est, à être pleinement ancré dans l’instant présent.

Les maîtres zen disent que le zen ne s’explique pas, il se vit : ce n’est pas une théorie intelligible, c’est l’expérience de la vie réelle, de la pleine conscience.

Le symbole de l’instant présent

Un Enso représente et à la fois requiert un état d’esprit zen. Inspiré de la calligraphie japonaise, il symbolise l’instant présent à travers l’acte même du dessin.

Tout d’abord, la forme circulaire évoque à la fois le tout, le rien et l’infini, ce que le présent est tout à la fois.

Et surtout, Enso est représentatif d’un état d’esprit zen parce qu’il se dessine dans un tel état d’esprit. Il s’exécute d’un coup de pinceau continu, brut, simple, naturel, sans précision, sans perfection, sans effort, ce qui implique d’être « concentré » dans l’instant présent et en même temps dans le lâcher prise (dans un état d’esprit zen, seul existe le moment présent : être dans l’instant présent, c’est comme être concentré paradoxalement sur rien).

Le dessin est alors la trace de ce moment présent et de cet état d’esprit. Même imparfait, il est une furtive capture du présent, de la réalité.

Les maîtres zen disent qu’un Enso ne s’explique pas, il s’expérimente.

Les cairns : symboles zen ?

Symboles zen : cairn
Cairn

Ces formations artificielles de pierres, appelées cairns, sont aujourd’hui associées à un état d’esprit zen. On les retrouve notamment dans les jardins zen. Ils y ont en effet toute leur place, car leur construction, mais aussi leur contemplation, invite à la méditation.

Une fonction pratique

Pour les randonneurs, les cairns ont une toute autre signification : ces amas de pierres servent de points de repères, ils balisent des sentiers ou marquent le sommet d’une montagne.

Cette tradition d’ériger des monticules de pierres à destination des voyageurs vient de la Grèce antique où ce que l’on appelait les « Hermios », en référence au dieu Hermès, servaient à marquer les routes.

Des origines plus spirituelles

Mais les origines des cairn sont plus lointaines encore. La coutume d’ériger des cairns remonte au néolithique et vient des peuples celtes. Signifiant « tas de pierres » en celtique, gaulois ou encore écossais, ils servaient à l’origine de sépultures et étaient donc très grands et avaient la forme d’un dôme. Au-delà des fonctions funéraire et cultuelle, ces monuments gigantesques servaient de lieux de communion entre le monde des vivants et le monde des morts. Dans le folklore irlandais, le cairn de Newgrange serait d’ailleurs la demeure de divinités. Les pyramides en Égypte ou encore les Stupas en Inde, font écho à cette tradition (en savoir plus sur les Stupas).

Photo du cairn de Barnenez en Bretagne
Cairn de Barnenez, en Bretagne. Plus vieux monument d’Europe (4500-3500 avant J-C). Deuxième plus grand mausolée mégalithique d’Europe (72m de long, 25m de large, 9m de hauteur).

Les cairns : une expérience spirituelle

On retrouve ce genre de constructions de pierres un peu partout dans le monde, jusque dans les territoires arctiques. Les tailles, formes et significations divergent parfois, mais cela témoigne d’un engouement universel et très ancien de l’Homme pour un empilement de pierres qui non seulement défie les lois de la Nature et le rapproche du Ciel.

La symbolique des cairns touche ainsi au spirituel. Même la simple fonction de repère dépasse l’aspect pratique : il s’agit d’établir un lien entre les Hommes et la Nature et entre les Hommes eux-mêmes. Lorsqu’un voyageur construit un cairn ou ajoute une pierre à l’édifice d’un cairn existant, il marque son passage, il indique la direction à ceux qui le suivront ou il invite à se poser et à apprécier la vue, à méditer finalement, ce qui est le fondement de l’état d’esprit zen.

Tomber sur un cairn a quelque chose de rassurant et de chaleureux : il rappelle que l’on n’est pas seuls et que l’on est sur le bon chemin.

Yoga avec Monica

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