Un article un peu différent, un peu plus personnel, pour vous partager mes impressions sur mon premier voyage en Inde…
Un rêve qui se réalise
Aller en Inde, c’était un de mes rêves. J’ai sauté sur l’occasion quand j’ai vu qu’une professeur de yoga que je trouvais très inspirante, Milena Vasak, proposait une retraite à Rishikesh. J’ai senti que c’était le moment.
Je savais que je me sentirais à ma place là-bas, dans ce pays qui m’attirait tant et où est née cette pratique qui est devenue toute ma vie. Je sentais que j’allais franchir une étape dans mon chemin du yoga et dans ma guérison aussi…
Parce que le Gange guérit. Le Gange, « Maa Ganga », une déesse venue des cieux pour laver le karma et purifier les âmes, est considérée comme une mère, bienveillante, tendre, protectrice. J’allais trouver cet amour maternel qui me manquait sur ses rives.
Mon itinéraire
Parce que quitte à aller en Inde, autant y rester quelques temps ! Je suis restée un peu moins de 2 semaines à Rishikesh, une ville sacrée au bord de l’Himalaya et traversée par le Gange. Outre participer matin et soir aux cours de Milena qui m’ont fait grandement progresser dans ma pratique, j’ai eu la chance de me baigner justement dans le Gange, d’assister au festival de Kirtan où j’ai pu repartir avec un beau saree, de participer à un sound healing, de faire de l’acro yoga, d’aller aux cérémonies de l’aarti presque tous les soirs, de découvrir la ville tout simplement, de vivre la ville plutôt. Et de me faire un tatouage aussi en souvenir de ce voyage qui pour moi était initiatique.






Je suis ensuite partie faire un safari, dans le plus vieux parc national d’Inde, Jim Corbett. J’y ai vu plein d’animaux, des singes, des biches, des oiseaux, un chacal… et un éléphant ! Encore un rêve qui se réalisait pour moi. Mais notre guide n’était pas tranquille ; les éléphants, dans leur environnement naturel, peuvent être agressifs ! On a suivi la trace d’un tigre, sans réussir à le voir malheureusement, mais c’était une folle expérience que d’entendre les cris des singes qui préviennent les leurs qu’un tigre guette pour que tous montent sur les arbres !


Puis train de nuit (très confort d’ailleurs, très agréablement surprise par les trains indiens !) pour Agra où je suis restée un peu moins de 2 jours. J’ai découvert une ville bien moins oppressante que l’on raconte. Au contraire j’ai trouvé des coins verts et paisibles où il était très agréable de se balader. J’ai vu le Taj Mahal au coucher du soleil depuis le jardin d’en face, de l’autre côté de la rivière, Mehtab Bagh, qui, selon la légende, aurait dû recevoir un tombeau similaire au Taj Mahal mais noir destiné au commanditaire du Taj Mahal avant qu’il ne soit renversé par son fils. Le lendemain, au lever du soleil cette fois-ci, j’ai visité le Taj Mahal justement et j’ai eu la chance d’être avec très peu de monde ; j’ai rencontré un petit monsieur adorable qui montrait aux touristes une petite astuce photo avec une simple bouteille d’eau ! Devant cette merveille du monde, j’ai réalisé quelle chance j’avais d’être ici.



Encore un train de nuit ensuite pour Varanasi, ou Bénarès, où je suis restée 3 jours. J’y ai beaucoup aimé l’architecture, très différente de ce que j’avais vu jusqu’à présent en Inde, très en hauteur, les couleurs, les bateaux, l’aarti depuis une barque sur le Gange… Mais Varanasi est une ville intense : c’est là qu’ont lieu les cérémonies de crémation. Les cérémonies ont lieu à certains moments de la journée seulement, je ne me suis pas sentie d’assister à cela, mais les bûchers sont constamment allumés ; il y règne une atmosphère particulière. L’air est enfumé, le Gange est très sale, pourtant les gens s’y baignent, au milieu des cendres et des morceaux de cadavres (parce qu’il faut être riche pour avoir suffisamment de bois pour que son proche défunt brûle intégralement). Il y a du sang sur les murets et au sol. Parce que les gens viennent à Varanasi pour y mourir, et ainsi atteindre la libération. Les chiens sont ensanglantés aussi, parce qu’ici, ils sont très territoriaux et la nuit ils se battent entre eux. Les voir agonisants le matin a été l’expérience la plus difficile pour moi en Inde. Pour autant, je ne regrette absolument pas ce séjour dans cette ville à l’énergie si puissante, où la vie et la mort cohabitent dans cette même volonté de se libérer de la souffrance. Il y a d’ailleurs plusieurs associations à Varanasi pour sauver les animaux justement, ou encore offrir une éducation gratuite aux enfants. Les gens là-bas, en Inde de manière générale, sont d’une telle bienveillance et générosité…






Après Varanasi, direction le Rajasthan. J’ai choisi de ne faire que Jaipur (j’y suis restée 2 jours) et Jodhpur (3 jours), par manque de temps (mais Udaipur et Jaisalmer, ce n’est que partie remise !). Jaipur, la ville rose, est une grande ville, que j’ai beaucoup aimé d’un point de vue extérieur (le fort en particulier est très beau), mais où je trouve qu’il est difficile de se mélanger aux locaux. De plus, comme c’est une ville très touristique, les éléphants sont utilisés comme moyen de transport dans le fort (les chameaux aussi de manière générale), ce qui m’a beaucoup agacé ; j’ai eu la chance d’aller dans un sanctuaire qui lutte justement contre l’exploitation des éléphants, ouvert gratuitement (seules quelques activités comme nourrir les éléphants sont payantes, afin de financer la nourriture et les soins prodigués aux éléphants), où se trouvent des éléphants secourus de ce genre d’activités touristiques et de cirques, mais aussi des éléphants qui sont nés sur ces terres (la plupart sont donc agressifs et vivent reculés dans la réserve).








Jodhpur, la ville bleue, a été mon coup de coeur du Rajasthan ; le fort est impressionnant, le musée y est très bien fait, la vue magnifique, la ville est grande mais pas oppressante, à la fois vaste et paisible. J’ai logé à Mandore, qui a été pendant des siècles la capitale du royaume de Marwar ; les jardins de Mandore témoignent d’ailleurs de la grandeur passée de cette ville et sont très paisibles. Il n’y avait aucun touriste (bon du coup on attire d’autant plus la curiosité, mais c’est toujours bien intentionné) et ça fait toute la différence !








Et puis c’était bientôt le retour… Petite halte à New Delhi, où je suis restée dans un quartier situé dans le sud de la ville, Hauz Khas Village. J’avais besoin de calme pour cette fin de voyage, et j’ai bien choisi ! À nouveau, presque aucun touriste. Le quartier est constitué de deux grands jardins, un parc à cerfs et un parc avec un petit lac très agréable, et d’un petit village où se mêlent des petites boutiques et des ruines qui donnent une ambiance particulière à l’endroit. J’y ai passé toute une journée à flâner, lire, faire du yoga, me faire chouchouter dans un salon, regarder les animaux (il y avait notamment des chauves-souris par milliers !), très loin de l’image chaotique de Delhi.



Le lendemain c’était déjà le départ pour Paris…
Mes impressions
Avant de partir, on m’avait dit de ne pas idéaliser l’Inde. Qu’elle met la patience à rude épreuve. Qu’on y voit des choses très dures. Que c’est bruyant, bondé, pollué, dangereux pour une femme. Moi je ne me suis jamais sentie en insécurité, et très rarement oppressée (bien moins que sur la ligne 2 à Paris). Les gens au contraire cherchent toujours à t’aider, ils sont curieux, avenants, bienveillants.
Dès mon arrivée en Inde, je me suis sentie à l’aise, en sécurité, la bienvenue. C’est un sentiment très important pour moi qui ai toujours été à la recherche de ma place dans ce monde.
En 10 jours de retraite, j’ai eu le sentiment d’avoir fait plus de chemin qu’en 10 ans de yoga. Parce qu’en Inde, tout s’accélère. On a envie de vivre pleinement, d’être pleinement soi. Je suis enfin devenue vegan, j’ai trouvé des certitudes, des réponses à mes questions, je me suis libérée de beaucoup de schémas et traumas du passé. Milena nous disait que la question qui revenait le plus lors des satsang de l’ashram Parmath Niketan à Rishikesh était : « comment ramener ça, cette énergie, à la maison ? », et que l’une des réponses était de se faire confiance. Parce qu’on est sur le bon chemin…
Je ne me suis jamais sentie aussi épanouie, alignée et en harmonie que je l’ai été à Rishikesh. Je pense être devenue encore plus moi-même, car en Inde, j’ai trouvé des valeurs, des façons d’être, des modes de vie qui me correspondent tellement plus qu’en Occident que j’ai pu me libérer et pleinement m’exprimer.
L’Inde, ça vibre, ça bouillonne. Elle ne cache pas les choses difficiles de la vie, elle donne tout à voir. Alors oui, comme partout, il y a de saleté, du bruit, de la pauvreté, de la mort aussi, mais comme nulle part ailleurs il y a une puissante énergie et une folle envie de vivre. Je me souviens m’être dit qu’à Rishikesh (où il n’y a pas d’alcool), on peut être en transe de spiritualité et de musique. Cette spiritualité environnante, la magie du Gange, les mantras et l’encens partout dans les rues, la pratique constante du yoga jusque dans les aéroports, l’harmonie avec les animaux qui parcourent les rues avec les humains (et qui sont prioritaires sur tout!) et que l’on trouve si rarement dans les assiettes (à Rishikesh encore, tout est végétarien), la simplicité, l’authenticité et la bienveillance des gens, c’est ça que j’ai vu en Inde, et que j’espère intégrer un peu plus dans mon quotidien parisien.
J’espère vous avoir donné envie de découvrir ce pays qui offre bien plus que des temples, forteresses, paysages et tenues magnifiques, mais qui offre une expérience de vie à jamais transformatrice.




















